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jeudi 22 octobre 2015

Ecran de sang... (Ma participation au concours proposé par la chaine Brodybooks)



Titre : Ecran de sang
Auteur : Lovereding 
Genre : Nouvelle, Thriller
Thème : Caméra 
Page : 4
Note : Afin que cette histoire ait un semblant de sens, j’ai effectué différentes recherches pour ne pas tomber dans la confusion. Mais n’ayant pas trouvé toutes les réponses à mes questions, je me suis permis d’une part, de ne pas trop entrer dans les détails, histoire de ne part perdre le lecteur en route, dans un sujet que je ne maitrise absolument pas, et d’autre part, inventer les informations qui m’ont fait défauts. De faite, dans cette nouvelle, je vous conduis dans un monde autrement plus que fictionnel. Bonne lecture. Merci.




Samedi  31 Juillet 2004 - 7 h 30 du matin.

Je vois. J’entends. Mais je ne peux m’exprimer sinon qu’avec un clignement d’œil. Ou deux.  Je me sens étrange. J’ai l’impression d’avoir émergé d’un sommeil profond qui aura duré une éternité. J’ai cette sensation bizarre que mon corps m’ignore totalement. Je tente de lui commander de bouger… Lever la main, tourner la tête… mais rien. Il ne semble pas recevoir mes appels. Curieux !

J’entends du bruit. Quelqu’un arrive. C’est alors que je prends conscience que je ne suis pas chez moi. Où suis-je ? Blanc. Tout est blanc. Un hôpital ? Impossible, il n’y a pas de caméra reliée à un écran noir qui étrangement, déchire la blancheur immaculée des lieux. Les murs sont blancs, le sol est blanc, le lit blanc, le peu de mobilier, blanc aussi… Ma tenue blanche, également…

Soudain, je réalise. C’est moi, qui apparais dans la petite boite noire. Qu’est-ce que tout ça signifie ? Une voix. J’entends une voix qui s’élève. Grave. Un homme. Qui est-il, où est-il ?

-          Bonjour Monsieur X…
-         
-          Vous devez certainement vous demandez ce que vous faites ici… c’est bien normal… Un accident…
-         
-          Vous avez été victime d’un accident… un terrible accident qui vous a plongé dans ce qu’on appel le syndrome d’enfermement… en avez-vous déjà entendu parler monsieur X ?
-         
-          Bien sûr, vous ne pouvez pas me répondre… mais chaque chose en son temps voulez-vous… Pour le moment, je vais vous expliquer ce qui va se passer. Nous allons vous laisser visionner un film. Un film dans lequel, vous êtes le héro. Un film qui raconte l’histoire de votre vie monsieur X…

« Pourquoi m’appelez-vous monsieur X, mon nom est Léonard ».

-          Vos lèvres ont encore bougé monsieur X… Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous appel monsieur X… On va dire que c’est pour les besoins de l’expérience. Bon visionnage monsieur X… Ah… une dernière petite chose monsieur X,  pendant que vous vous admirerez, ne fermez pas les yeux… JAMAIS !

Qu’est-ce que ça veut dire… que ce passe-t-il ? Je n’y comprends rien. Qui est cet homme et que me veut-il… ? De quel film parle-t-il, je n’ai jamais tourné de film de ma vie… Et pourquoi diable suis-je cloué sur ce lit… Je ne suis même attaché et pourtant, impossible pour moi de faire le moindre geste… c’est quoi ce putain de syndrome… C’est quoi ce baratin, il a dû me faire quelque chose, me paralyser ou je ne sais quoi… Autant de questions qui n’auront sans doute pas de réponses… du moins pas dans l’immédiat. Autant de questions, qui déjà me torturent l’esprit tant je ne peux rien faire d’autre que penser, penser, penser… Je suis seul face à cet écran noir dans lequel je n’apparais d’ailleurs plus… A présent, je vois des enfants. Une fille, puis un garçon… Qui sont-ils ? Mes enfants peut-être… mais que m’a-t-on fait ? Un accident. Il a dit que j’avais eu un accident tragique. Pourquoi tragique, la mémoire ça se récupère, non ?  Une paralysie totale et la mémoire qui flanche… Ca commence bien…

Oh, oh, oh ! C’est quoi ce bordel… non, non, non, je ne veux pas voir ça… pourquoi il se déshabille ce gamin ? Qui est la voix qui donne des ordres… Oh mon dieu…

« Aaaaaahh… »
-          Je vous avez dit monsieur X de ne pas fermer les yeux… clame une voix dans les haut-parleurs…

Qu’est-ce que c’était que ça… Une décharge électrique ? Ca fait un mal de chien… Bordel de merde, dans quel merdier je me suis encore fourré… C’est quoi cette expérience de malade… malgré la douleur, les questions fusent à une vitesse démesurée dans ma tête, je ne comprends toujours pas ce qui m’arrive…

                «  Je vous en prie, arrêtez ça »

Encore une décharge. Plus puissante cette fois-ci. Putain, j’ai encore fermé les yeux. De toute évidence, on me surveille. Qui ? Pourquoi ? Mon regard se tourne à nouveau vers l’écran, devenu momentanément noir. Ces bâtards ne veulent pas que je rate une miette…  Je me force à garder les yeux bien ouvert,  rivés droit sur l’écran, la séquence reprend. 

L’enfant contraint de retirer ses vêtements tremble comme une feuille. Des larmes commencent à couler le long de ses joues, il essaye pourtant de ne pas pleurer mais c’est plus fort que lui… La voix lui interdit de pleurer. Il lui cri de se taire… mais l’enfant pleure. Il a peur. La jeune fille apparait à côté de lui, tente de le calmer… une main apparait alors à l’écran et claque brutalement contre sa joue… Mais elle, elle ne pleure pas. Si elle pouvait lui crever les deux yeux, là tout de suite, elle ne s’en priverait pas… L’enfant est à présent nu comme un ver. La caméra change de point de vue, l’enfant disparait de l’écran. Juste un mur blanc… mais elle film toujours et ce que j’entends me crève le cœur…

L’enfant hurle à plein poumon. « Ne cri pas lui enjoint la voix ». L’enfant ne peut s’en empêcher, ce sont des hurlements de douleur. « C’est pour ton bien, ce que je te fais là, mon garçon »…

« Fais quoi, PUTAIN ? »

L’enfant réapparait à l’écran, plus cramoisi que jamais. Il pleure de plus belle. Il a les cheveux tout ébouriffé… Putain de merde… il saigne… C’est quoi ce bordel… « Alors mon petit, c’était bien n’est-ce pas … » chatonne presque la voix… mais l’enfant de répond pas… « Je t’ai posé une question » cri la voix… l’enfant s’oblige à répondre tant il est effrayé de ce qui lui arrive, de ce qui risque de lui arriver… encore… « Oui… » Crache-t-il doucement… puis il s’effondre…
Je suis écœuré, choqué. Pourvu que ce soit terminé. Je ne supporterai pas de voir une image de plus…

21 h 00 le même jour.

Je n’en peux plus. Je ne saurais dire depuis combien de temps je vis cet enfer. Qui est assez fou pour mettre en place ce type d’expérience… ? Je dois l’être d’avantage pour avoir accepté… J’ai beau réfléchir, je ne me souviens de rien. Je ne sais vraiment pas comment j’en suis arrivé à ce point de non retour. Il semblerait que l’expérience ne compte pas s’arrêter là…
J’ai envie de hurler. De crier ma peine et ma douleur. Leur dire d’arrêter, que je ne souhaite pas continuer, que je voudrais revenir à la vie normale… Mais je suis incapable de prononcer le moindre mot… mes lèvres bougent mais aucun mot ne parvient à franchir leur seuil… Je suis toujours perclus dans ce lit, je ne peux même pas lever le petit doigt… Personne ne vient, mais on me surveille toujours. Le nombre incalculable de décharges électriques l’atteste allègrement…
Le film cesse. Enfin. Tous ces enfants. C’est une abomination. L’écran redevient noir quelques secondes, puis un message s’affiche. « A DEMAIN MONSIEUR X. BONNE NUIT ET FAITES DE BEAUX RÊVES » Des larmes coulent sur mes joues. Je peux enfin fermer les yeux… Je n’ose même pas chercher à savoir ce qui va se passer demain. Je me demande néanmoins une chose, tout le temps que mon regard était pointé sur l’écran, je ne suis jamais apparu… pas une seule fois… Je ne suis pas acteur de ces horreurs, c’est impossible… quel terrible sort me réserve-t-on ? Demain.

Lundi 31er janvier 2005 – 7 h 30 du matin

Mon calvaire ne semble pas avoir de fin. Je suis ainsi depuis des semaines, des mois peut-être même des années… je ne saurais le dire, vu ma position. On s’occupe de moi, même si à chaque fois que je quitte cette pièce, c’est toujours les yeux bander et dans un silence de mort. Je ne sais toujours pas où je suis, depuis quand et avec qui… si je suis le seul à vivre cette horrible expérience… Peut-être que c’est ce qu’ils attendent… que je me souvienne de toutes ces horreurs que je semble avoir commises. Que je confesse. Tous ces enfants à qui j’aurais fait ces choses innommables… Ou bien peut-être que je suis l’un de ces enfants… mais alors pourquoi tout ce cinéma… Putain. Putain de mémoire…
 En réalité, je voudrais mourir. Mourir pour  ne plus vivre cet enfer. Après un nombre d’heure considérable de visionnage forcé, j’ai fini par avoir quelques réponses… En faite, une seule. Mais qui a résumé parfaitement la situation. J’ai beau ne pas me souvenir de quoi que ce soit, les images parlent pour moi. Pour ma mémoire qui me fait défaut… Et quelque chose me dit que ça ne se s’arrêtera pas là… L’écran s’arrête à nouveau. Toujours le même message qui s’affiche. « A DEMAIN MONSIEUR X… ».

Mercredi 1er janvier 2014 -  7 h 30 du matin

Presque dix ans. Dix ans que je suis enfermé ici à perpétuellement voir et revoir ces mêmes vidéos. Il y en a des centaines, mais en dix ans, j’ai eu le temps de les visionner un nombre de fois mémorable… Je les connais par cœur. Toutes. Sans exception.
Je voudrais mourir. Mais pas eux ! Je m’appelle Leonard. J’ai 42 ans. Les seules choses que ma mémoire à bien voulu me laisser jusqu’au jour ou j’ai atterri ici... Et je suis… Je suis un… t…
…Merde, l’écran se rallume. Cela fait pourtant plusieurs jours qu’il est éteint… Je croyais que c’était terminé… Un homme apparait à l’écran. « Bonjour Monsieur X » Cette voix. Je connais cette voix. C’est celle des haut-parleurs. C’est donc lui l’homme qui me détient ici depuis tout ce temps… Il ne dit plus rien. Il regarde la caméra, droit devant et me montre une photo. La photo d’une petite fillette… dix ou onze ans peut-être… il garde le silence encore un long moment, ses yeux sont vissés sur moi, s’ils étaient une arme, je serais déjà mort…et finalement, il dit :
-          Vous m’avez pris ce que j’avais de plus précieux, monsieur X… désormais, votre vie m’appartient…
L’écran redevient noir à nouveau. Je sens mon cerveau en ébullition. Ma mémoire travail. Je reconnais cette enfant. Cette petite fille, son petit visage rond… Ses toutes petites mains… Son joli petit sourire avant qu’elle ne comprenne… On n’oublie jamais sa première victime. Jamais.

Vendredi 31 janvier 2014 - 7 h 30 du matin

Ce matin, la police a reçue une mystérieuse lettre. L’adresse du domicile d’un médecin réputé qui avait cessé d’exercer il y a de cela dix ans. La lettre ne donnait aucune explication particulière, la police devait se rendre dans sa maison, un colis les attendait… Et quel colis, Leonard Brandt, le tueur en série d’enfants qui avait tout bonnement disparu de la circulation depuis 10 ans … Dans un état plus que lamentable… Une véritable loque.  … Quant au médecin, disparu à son tour…

Samedi 31 juillet 2015 – 7 h 30 du matin

Le décor a changé. Un lit d’hôpital. Une chaise roulante. Des barreaux. Gris, tout est gris. Les murs sont gris, le sol est gris, les barreaux sont gris…  Le gardien m’aide  à m’assoir  sur mon lit. Ce matin, j’ai reçu une lettre, assez volumineuse. Il l’ouvre et moi, je me demande qui à bien pu m’envoyer ce paquet, je ne reçois jamais rien ici, si ce n’est quelques lettres d’insulte ou de menace qu’on ne me laisse jamais lire mais dont j’ai eu connaissance par le directeur de la prison. Le gardien, introduit sa main à l’intérieur et en retire son contenu qu’il me montre… Ce sont des photos. Les photos de tous ces enfants… Aujourd’hui encore je ne comprends pas comment j’en suis arrivé là… L’envie de les lui arracher des mains et de les balancer à l’autre bout de ma cellule me traverse de part en part… Je suis à bout. Le gardien sourit.
Dans le tas, un couteau. Une lame bien affutée… J’ai compris le message… Il est revenu pour moi. Rien que pour moi… Mais avant, une dernière question me taraude, pourquoi avoir attendu tout ce temps avant de me t…
Le sang à coulé. Le gardien quitte la cellule de la prison. Cette prison dans laquelle il ne remettra plus jamais les pieds…

Fin

8 commentaires:

  1. He beh he beh ! quelle nouvelle ! contente de découvrir ta plume, j'ai bien aimé ton histoire ! Ca fait un peu froid dans le dos, j'espère ne pas en rêver cette nuit d'ailleurs :-P En tout cas j'espère que tu continues d'écrire ! :)

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    1. merci beaucoup. J'ose espérer que tu n'as pas fait de cauchemar cette nuit lol. Merci pour l'encouragement, j'espère continuer aussi...

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  2. Très belle nouvelle, je suis vraiment sous le charme de ta façon d'écrire !

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    1. Merci beaucoup Vampilou, je suis ravie que ça plaise...

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  3. Waouh ! Ben dis donc ! :)
    Chapeau !

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  4. Félicitation, c'est très bien écrit ! =)

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